mardi 31 mai 2011

Absence

Alors que je me voyais fortement resolue a entretenir ce blog, mes plans sont tombes a l eau.

J ai traverse toute la Serbie et la Bosnie jusqu a Dubrovnik en stop, et me voila a Split, avec seulement deux posts au compteur sur Le Bagou d Agathe.

La verite est que l acces internet s est revele plus que merdique, et qu en ecrivant a la va vite, je multipliais les fautes, et des idees trop vagues. De plus, depuis que j ai depasse la frontiere serbe, et specialement depuis que nous sommes arrives en Croatie, les choses sont un peu plus lourdes a raconter, du fait de la recente guerre, et j aimerais aborder le sujet sereinement, ce que je suis incapable de faire en n ayant jamais acces a internet plus d une heure par semaine.

Je n abandonne donc pas l idee de vous raconter mes aventures balkanises, et aussi partager des impressions, et surtout DES PHOTOS!!

Je rentre en France le 13 juin, et je serai bien plus tranquille pour vous transmettre tout cela avec le meilleur choix de mots possible, plutot que de vous livrer un fatras de ressentis qui n aurait de sens que pour moi, car je reste toujours dans l optique d unl travail d ecriture.

Un peu de patience donc, et toutes mes excuses! :)


jeudi 12 mai 2011

Entre Enfer et Paradis.

Huit jours seulement, j ai l impression que ca fait un mois qu on est partis. Ca parait si familier, et si etrange a la fois. J ai l impression de me sentir bien a peu pres partout et de faire preuve d une capacite d adaptation que je ne me connaissais pas.

Une certaine force, aussi, a trimballer mon sac comme un escargot sa maison. Chaque homme ou garcon que nous rencontrons me le portent parce qu ils pensent que c est trop lourd pour moi. C est gentil, et bien attentionne, mais un poil enervant aussi parce que quand il n y a personne, je marche, et je fais meme des pas de danse improvise sur le bord de la route pour faire rigoler les chauffeurs et leur donner envie de s arreter.

Parlons en du stop. Je pense que je me souviendrai de presque tout le monde pendant longtemps. Du chauffeur turque qui parlait serbe comme une vache espagnole (et nous le turque comme une chevre croate), aux deux mineurs qui se sont improvises guides de leur region pour quelques heures.

Ce matin encore, nous avons eu une chance extradordinaire.

En quittant Nis, la ville la plus importante de la partie sud, ce matin, je crois que nous avons leve notre pouce 3 minutes avant qu un vehicule ne s arrete. Il etait conduit par un kosovare albanais, qui vivait en Slovaquie et avec qui je me suis entretenue en espagnol. J ai pu realiser que, serbe ou albanais, au Kosovo ou pas, par ici on est extremement fatigues des magouilles politiques. Pas mal de gens rangent les rancoeurs dans leur poche et preferent la communication.

Lorsque nous sommes descendus, nous avons remis nos sacs sur nos dos bien reposes de notre sejour a Nis (les photos ne sont pas de moi) et nous sommes remis en marche en direction de Prolom Banja, une station thermale assez reputee dont l eau est vendue a travers tout le pays.

Apres 20 metres, un homme sur le bord de la route, 71 ans et toutes ses dents, avec un air de vieil acteur americain, nous demandent ou nous allons et propose de nous y conduire.

Une demi heure plus tard, nous etions a la terrasse de notre la maison privee ou nous allons passer la nuit, avec deux grands meres serbes ayant vecu a Paris durant plus de 20 ans. L une d elle a de gros problemes aux jambes mais galope avec sa canne comme si elle avait mon age, rigole un peu, blague beaucoup et a un caractere pour le moins bien trempe. Lorsqu elle parle le serbe, je ne la comprends pas mais rigole quasiment tout le temps parce que son visage, pas tres beau, vit par ses expressions cocasses.

Aujourd hui je peux dire qu on a eu le cul bordel de nouilles, parce qu en arrivant a Nis nous avions mis 5 heures pour faire 80 kilometres dans le froid et le vent, il faut bien que la roue tourne de temps en temps. Cela dit je pense tout de meme que nous avons de la chance de maniere generale. Chaque jour quelqu un, quelque part, nous offre son aide. Ce genre de voyage fait au moins comprendre que la solidarite n est pas morte, et ca, ca fait pas de mal de s en rappeler dans ce monde de brute.

Je n ai plus beaucoup de temps, et ce billet n a pas un grand interet en soit mais j avais envie de le partager. La prochaine fois ce sera un peu plus croustillant peut etre.

Je vous raconterai notre viree en vieille Mercedes en compagnie d un pretre orthodoxe pas tout a fait orthodoxe, ou encore comment nous avons fini avec deux lyceennes dans une fete foraine et une soiree serbo-beauf franchement marrante pour moi et tout a fait terrible pour Bambi.

Pour finir, je ne vais pas vous mentir, le paradis n existe pas, et la Serbie ne fait pas exception a la regle, alors pour que vous puissiez vous moquer un peu, vous trouverez ci dessous LE TUBE du moment et qui represente en general la musique que je dois me farcir depuis 8 jours. Et encore, 8 jours c est relativement raisonnable, quand on sait que Bambi subit cela depuis bientot 28 ans. Et apres on veut baptiser Jean Paul II!! Les martyres ne sont pas la ou l on croit... Le port de boules kies est fortement recommande avant ecoute.






En parlant d enfer, demain, c est LA que je vais. Beh oui, j allais quand meme pas finir sur une note aussi fausse. Finalement, c est quand meme un peu le paradis! :)))



Vous en reprendrez bien un chouia ??

Voici un billet qui remonte au 3eme ou 4eme jour de voyage. Les claviers serbes n ont pas d accent ni d apostrophes dignes de ce nom, donc desolee pour leur absence!


Trois jours de voyage et deja tant de choses a dire que je ne sais pas par quoi commencer.

Je pourrais, pour commencer, vanter l accueil des serbes. J ai discute avec une grecque le premier jour qui m avouait penser que si on accueillait bien en Grece, les serbes gagnaient la compet de l hospitalite haut la main!

Ici, pas moyen de repartir d une maison l estomac vide. Les meres serbes, baties du meme ciment que les pretendues meres juives, marocaines ou italiennes, douteront toujours de la sincerite de votre "Non merci, vraiment je n ai pas fin!", lance avec ferveur. Pour elles, la verite est bien plus simple : si vous prononcez ces mots, c est que vous etes timides, et n osez pas reclamer.

A aucun moment l idee que vous n ayez VRAIMENT aucun appetit (pour de vrai, croix de bois croix de fer si jmens....) ne leur traverse l esprit.

Ainsi, l expression "Quand y en a plus, y en a encore" peut s appliquer a merveille a votre estomac en Serbie.

L autre jour par exemple, nous etions invites chez un jeune lyceen ravi de nous accueillir et soucieux de bien le faire. Il nous propose donc a plusieurs reprises si nous souhaitons manger, mais etant deja en phase de digestion d un burek sa mesom avale quelques heures plus tot, je refuse poliment MAIS fermement.

Alors que je pensais naivement avoir remporte la bataille, la mere de notre hote penetre dans la chambre et lance a la volee un "Ajde, ajde!!" (Allez allez!!) avec la conviction d un general en faction, le genre de chose ou tu sens qu il n y a pas a negocier. Bambi et moi nous sommes leves d un seul homme comme deux sales gosses pris un flagrant delit de je ne sais quelle betise.

C est donc en degustant cet excellent sarma que j ai pu a nouveau tester l elasticite de mon estomac.

A cela s ajoutent les extra crepes offertes au restaurant, ou bien les bieres par un patron d epicerie en bord de route, ou, plus insolite tout de meme, par un pretre orthodoxe.

En bref, soyez tranquille, je ne mourrai pas de faim (ni de soif d ailleurs) demain.

D ailleurs demain, c est omelette au bacon pour le petit dej.

ARGH!!!


lundi 2 mai 2011

Vous avez dit Serbie?


Quand j’ai décidé d’aller Serbie pour la première fois, je me suis confrontée à un panel plutôt intéressant de réactions. J’ai eu droit à « Chouette, un voyage ! » mais aussi « Tu me ramènes Novak Djokovic en cadeau-souvenir ? » ou encore « En Serbie ??? Quelle idée ! » et enfin « Quoi ? Mais t’as pas vu Hostel ? »…

Et il faut que je vous avoue la vérité : si je n’avais pas rencontré un joli serbe aux cils longs comme des ailes de papillons pour m’appâter, la Serbie serait restée parmi la liste des pays dont je me contrecarre ou pour lequel je nourris de fausses idées et de gras préjugés.

La raison est simple : quand j’étais petite, je voyais ma mère frémir d’indignation devant le journal télévisé à cause des exactions de Milosevic. Pour moi, la Serbie et le dictateur, c’était une seule et même chose, et un serbe était, par définition, un nationaliste, donc on ne peut pas dire que ce soit vraiment appétissant.
Ensuite parce que ce que j’aurais pu apprendre d’intéressant et d’un peu objectif, c’était pendant les cours d’histoire au lycée. Et entre nous, le conflit yougoslave tu t’en tamponnes le coquillard quand t’as quinze piges, t’as d’autres choses à penser, comme tes parents qui te « saoulent grave » ou Thomas de la 2nde B qui est TROP mignon.

En grandissant, je ne peux pas dire que cela ait vraiment changé. Le souvenir même de ce pays s’est presque effacé de ma mémoire, parfois vaguement ravivé par Goran Bregovic et ses trompettes joyeuses (que j’adore).

Alors quand j’ai débarqué à Belgrade pour la première fois, autant dire que je ne m’attendais à rien. Voir au pire, mais ce serait exagéré parce que je ne suis quand même pas aussi bornée.

Bambi, celui aux yeux-ailes-de-papillons n’érige pas son pays en religion, comme plein d’autres que j’ai pu rencontrer. C’est grâce à sa vision et la leur, plutôt neutre et un peu désabusée que j’ai pu comprendre mieux, et surtout ressentir. La Serbie recèle des trésors insoupçonnés, mais se traine une réputation encrassée dont elle peine à se défaire. Quant a la promotion touristique, elle est quasi nulle : vous en voyez beaucoup des pubs dans le métro du type : La Serbie, ça m’émoustille ?

Il m’est même arrivé, en faisant des recherches sur le web, que le Sacro-saint Google me propose Syrie au lieu de Serbie.

Demain, Bambi et moi prenons la route avec des sacs à dos qui font quasi deux fois notre taille (il faut dire aussi que notre hauteur n’est pas notre qualité première), pour un voyage à travers les Balkans. Ca me permettra ainsi d’alimenter à mon tour le sujet sur la toile comme le font déjà (et très bien) d’autres voyageurs.

Je n’ai pas envie de laisser ce blog à l’abandon, alors au lieu de raconter des histoires (mon inspiration joue à cache-cache en ce moment), je vais donc le transformer momentanément en Carnet de voyage, et qui sait, peut-être que si vous ne connaissez pas déjà, vous viendrez y faire un tour un de ces jours ?