mercredi 29 juin 2011

Bienvenu(e)s à bord...



Celui qui sait d'où vient l'aurore qui se lève, 
Ouvre ses yeux noyés d'allégresse et d'amour, 
Il reprend son fardeau que la vertu soulève 
S'élance, et dit " Marchons à la clarté du jour! " 
                                                            
                                                        Alphonse Lamartine.


C’est un peu ce que j’ai pensé en quittant Vrsac, la ville de Bambi, le point de départ de notre Tournée Balkanise.

Il était tôt. Très tôt. D’ailleurs, même le reste du monde sommeillait encore. L’aube avait inondé les nuages d’un fabuleux camaïeu de rose. Une vision vue et revue qui fait mouche à chaque fois. Sauf que je n’ai pas le talent de Lamartine et que ma pensée s’est résumée en un : « Putain c’est troooop beau ! »

Car oui, j’ai vu dans ce ciel époustouflant une ébauche de promesse, annonciatrice de jours heureux et de moments palpitants qui viendraient alourdir ma boîte à souvenirs psychique. Quoi de plus magique que d’être au début de sa vingtaine, d’avoir tous ses neurones, et de partir découvrir une partie des Balkans avec son sac en guise de maison ?

En fait, j’ai surtout naïvement cru que le soleil, cette charogne, serait de la partie.
Ben en fait, non.

Parce qu’en arrivant à Smederevo, première étape de notre épopée fantastique, quelques 60 km plus loin (le bout du monde en fait), le ciel était gris comme un immeuble communiste.
-          Je n’y crois pas, explique Bambi aux deux gilets dont j’avais du me recouvrir, normalement pendant le mois de mai en Serbie, tu te ballades en t-shirt.
Mes gilets n’ont pas répondu, et moi non plus, parce que j’étais du genre flapi. Flapie par le climat qui me rappelait un novembre picard, par le manque de sommeil (empaqueter nos trucs la veille à la dernière minute c’est bien notre genre) et surtout parce que, misère ! La ville m’est apparue plutôt mocharde…

Grisée par le ciel, mais déjà pas franchement colorée à la base, même son imposante - et grise, on ne change pas une équipe qui gagne - forteresse n’a pas réussis à m'en faire garder un souvenir inoubliable. Histoire de feeling, je présume, même si le bastion vaut le coup d'oeil.



A droite, le Danube.


Fin septembre, la ville y organise un spectacle historique.

En fait je crois qu’une fois projetée, j’ai réalisé l’ampleur de la tâche. Parce que je venais de me rendre compte qu’on comptait rejoindre Zagreb avec chacun 15 kilos sur le dos, et surtout parce qu’il nous est rapidement apparu que l’organisation du voyage était proche ou égale à zéro. Il avait fallu choisir entre confort et aventure, et la deuxième option avait semblé plus drôle.

Mais là, entre nous, je ne rigolais plus : j’avais les pétoches. Les pétoches que tout soit aussi gris que Smederevo, de ne pas pouvoir porter ma maison, le fameux sac que j’idéalisais dans le bus, alors qu’il reposait dans la soute à bagage, loin de mes épaules. J'avais bien évidemment peur de ne pas avoir la capacité physique, et surtout la patience d’affronter les petites épreuves qui allaient bien évidemment se mettre en travers de la route.

Bien sur, je me suis trompée et fort heureusement le reste du voyage n’a pas été aussi morose que notre entrée dans le monde des routards. 

D’ailleurs, ce n'est que deux jours plus tard, alors que nous quittions Jagodina pour nous perdre dans la nature, que notre conquête de l’est a commencé à vraiment devenir palpitante...

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