vendredi 3 août 2012

Un an.


Un an déja.

Passé a la vitesse de l’eclair. Una vuelta; un tour de terre autour de ce soleil omnipresent. A peine le temps de cligner trois fois des yeux, et pouf, la voila qui s’en est allée : ma premiere annee a l’etranger.

Il faut dire que ce n’a pas ete de tout repos.

J’avais reve de me fondre dans une nouvelle culture, qui me chamboulerait et que je ferais mienne. Mais la crise ne m’a pas offert la joie du dépaysement. J’ai été chercher du travail la ou il y en avait, c’est a dire en call center, avec des centaines de francophones comme moi.

Et alors meme que je me morfondais de finir dans un univers trop francophone, ce voyage a déposé sur ma route une ribambelle de gens plus formidables les uns que les autres.

Apres tout, j'étais bien partie pour changer d’air quoi qu’il arrive et faire de nouvelles rencontres, tenter de nouvelles expériences.

J’ai compris que si toute expérience ne s’avere pas etre fidele au fantasme que l’on s'en fait en partant, cela ne signifie en rien que celle qu’on vit au final est a jeter a la poubelle. C’est la beaute de la réalité.

Dans cette ville qui virevolte, ou les gens vont et viennent dans un ballet sans fin, j’ai remarque qu’ici, on se rencontre peu longtemps, mais on se rencontre bien. Un petit air de Carpe Diem en attendant que la vie nous dissemine aux quatre coins du globe.

Je pense notamment a Martine, une fille qui, sous ses airs de fille tres normale, s’avere etre une cinglee de premiere categorie. Le genre de personnes qui permet de se faire les abdos autour d’une biere, un one-woman show vivant que le ridicule n’arrivera jamais a dégommer.

Mais ma Martine va s’en aller conquerir ses reves tres bientot. Et on peut dire qu’elle sait envoyer du reve, ma merveilleuse pote : alors que nous continuons tous a galerer dans des boites a l’éthique douteuse, Madame quitte notre open-space pourri pour partir faire pousser des pasteques biologiques a l’ile de la Réunion. 

Les amis qu’elle se fera la-bas n’ont pas idee du type de personne qui va bientot debarquer dans leur vie et de la trace indelebile qu'elle y laissera.

Alors je me suis prise a rever, moi aussi, quand je trouvais le temps long sous les neons du bureau.

J’ai rapidement compris que je ne serais que de passage ici, que ce serait un entre-deux pour moi aussi, et pourtant je n’ai jamais autant eu envie de vivre dans le moment, de chopper the happy train of life

Pendant cette année, j’ai appris a lacher prise. Ce fut le debut d’une quete personnelle.

Parce que cette annee fut la premiere de ma vie ou :

-          J’ai appris a pousser des coups de gueule au lieu d’arrondir les angles quand on se fout ouvertement de ma gueule (Doux baisers a mon agence immobiliere et a mon premier boss!), et en espagnol s’il vous plait (jouissif)!
-          J’ai appris a faire du sein nu sur la plage (presque) sans complexe.
-          J’ai appris a me balader avec les pattes mal epilees et sortir sans maquillage les jours de flemme et me sentir malgre tout terriblement bien dans mes baskets (la dictature Cosmo ne m’aura pas).
-          J’ai appris a tenir plus de six mois dans une boite en faisant le minimum syndical tout en recevant des felicitations sur mon travail (l’imposture du siècle).
-          J’ai appris que la vie peut etre belle, la, tout de suite, et pas forcement demain, ni hier.

Et surtout, j’ai appris qu’etre paume, c’est meme pas grave.

Que ce qui compte le plus, ce sont les souvenirs que je me cree et que je garderai bien au chaud tout au long de ma vie.

Amen. 




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